Concert de midi de la ville de Liège

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Brève histoire

L’origine des “Concerts de Midi” est directement liée à des circonstances nées de la Seconde Guerre mondiale. Tout le monde sait que les Allemands avaient entamé, dès août 1940, une puissante offensive aérienne contre l’Angleterre, et Londres en particulier. Ces attaques se faisaient de jour et entraînaient des pertes à ce point considérables dans leurs rangs que les Allemands ont revu leur programme. De jour, les attaques devinrent de nuit. Le soir, les Londoniens étaient donc bouclés chez eux: plus de cinémas, de spectacles, de concerts. C’est alors que beaucoup d’artistes réagirent et proposèrent de faire des concerts à midi. Revenu en Belgique, le violoniste belge Maurice Raskin parla de son expérience londonienne à son ministère et, surtout, à un fonctionnaire qui a laissé des souvenirs durables auprès des musiciens, Sara Huysmans. C’est à elle que l’on doit la création des “Concerts de Midi” en Belgique. A Liège, les “Concerts de Midi” ont commencé le mercredi 5 octobre 1949. La première saison a compté 31 concerts et c’est Louis Poulet (1912-1980) qui sera l’organisateur des dix premières saisons. Il reçut par l’intermédiaire de l’Echevin des Beaux-Arts de l’époque une aide financière de la Ville de Liège, et la disposition d’une salle, qui fut la salle dite “des plâtres” de l’Académie des Beaux-Arts, occupée alors par le Musée qui portait le même nom. L’objectif était d’offrir chaque semaine, à “l’heure de table”, un programme de qualité à un public - étudiants, employés - qui pour des raisons diverses, avant tout matérielles, ne prenait pas d’ordinaire le chemin des grands concerts du soir ou celui des musées. En dépit d’un accès incommode, les concerts connurent d’emblée un très vif succès, qui ne faiblit pas au cours des saisons suivantes et qui perdurera jusqu’à aujourd’hui. Fin de l’année 1959 et au lendemain des grèves de 1960, Louis Poulet présenta à la Ville de Liège sa démission. Dès lors, ce fut Maurice Barthélémy qui reprit la direction artistique des Concerts. Une refonte totale des objectifs fut envisagée avec le concours de Sara Huysmans. Des collaborations diverses allaient naître et la radio reprit en différé tous les concerts. A la vue de la salle de concerts, le nouveau directeur modifia la logistique en obtenant un agrandissement de la scène, l’achat d’un nouveau piano ainsi que de pupitres et de petit matériel. Malgré cela, M. Barthélémy était décidé à quitter le musée. Outre le fait que l’Académie désirait récupérer sa salle, la contenance de celle-ci (650 places) était trop grande pour le nombre d’auditeurs participants chaque jeudi. Finalement, le choix se porta sur la salle de la Société libre d’Emulation située place du Vingt-Août, juste en face de l’Université. A partir de 1970, les “Concerts de Midi” devinrent une a.s.b.l. de statut légal, ce qui permit au directeur de se démarquer des instances et de gérer un budget. Pendant près de vingt ans, Maurice Barthélémy s’attacha à donner des concerts en la salle de l’Emulation jusqu’à ce qu’il soit décidé de fermer ses portes en 1986. Dès la saison 1986-1987, un collaborateur s’ajouta à la direction artistique. Ce fut Philippe Gilson, lequel reprit la direction des Concerts de Midi à partir de la saison 1987-1988. Confronté à l’insécurité matérielle due à la crise financière aiguë dans laquelle venait d’entrer la Ville de Liège, il fallut trouver d’autres subsides financiers. La Province de Liège et le Crédit communal de Belgique (maintenant Belfius) devinrent de fidèles soutiens. L’heure était aussi venue de changer de piano. En octobre 1988, Daniel Blumenthal démontra les qualités d’un piano Fazioli au cours d’un récital donné en présence de S.A.R. la princesse Paola... Désormais accueilli dans la Salle académique de l’Université de Liège, le public dût changer ses habitudes en traversant la place du Vingt-Août. Toutefois, la réfection de cette salle obligea les "Concerts de Midi" à émigrer à nouveau. D’abord ce fut le Théâtre royal universitaire qui durant deux ans hébergea les “Concerts”. Malheureusement, l’acoustique ne se prêtait guère à la musique de chambre et une nouvelle errance était à envisager. Ce fut alors la salle située au deuxième sous-sol du Coeur Saint-Lambert qui servit de lieu de concert. Le 5 décembre 2002, un nouveau piano Fazioli 228 va va remplacer celui acquit en 1988. Après avoir rejoint la Salle académique en 2004, Philippe Gilson, ayant assumé la direction artistique de 505 concerts en 20 saisons, cède sa place à Michèle Isaac. Celle-ci sera à son tour remplacée en 2012 par Bernard Pierreuse.